Avec une proposition de loi qu’il vient de déposer dans le but de lutter contre l’écriture inclusive -une déformation inacceptable et inégalitaire de la langue française qui se répand dans la société- le Sénateur du Rhône (LR) Etienne Blanc, suggère de modifier la loi Toubon de 1994 destinée à protéger le patrimoine linguistique français. Un article bis permettrait de frapper de nullité de plein droit, tout acte civil ou administratif rédigé en écriture inclusive.
« Parce que la loi se doit d’être simple et efficace, même sur des sujets complexes, j’ai cherché à introduire une disposition qui permette enfin de mettre un terme à l’usage du point médian, une des formes d’écriture inclusive, et de protéger la langue française », explique Étienne Blanc, Sénateur LR du Rhône. Ainsi, alors que les promoteurs de l’écriture inclusive jugent la langue française sexiste et responsable d’une forme d’invisibilité ou de mise à l’écart des femmes, le Sénateur Etienne Blanc démontre au contraire, à travers cette proposition de loi, la profonde méconnaissance du fonctionnement de la langue française, à l’origine de cette tendance d’écriture dite “inclusive”. La langue et l’écriture inclusives ne renvoient pas seulement à l’usage du point médian, qui n’est que “l’arbre qui cache la forêt”. Elle revêt en réalité trois formes. La première consiste dans l’éclatement et la pulvérisation du masculin à portée générique en un masculin et un féminin, ce que les linguistes appellent la “double flexion” et le philosophe Alain Finkielkraut le “bégaiement inclusif”. La deuxième est effectivement le point médian, dont la pratique s’affirme et se diffuse à partir de 2017. Les éditions Hatier publient alors le premier manuel scolaire rédigé intégralement en écriture inclusive, un manuel d’histoire destiné à des élèves de CE2. La troisième est le choix d’un terme épicène, par exemple, “les gens”, volontiers utilisé par certains représentants du monde politique. Si l’on ne peut évidemment proscrire les mots génériques ou épicènes, la loi peut en revanche décider l’annulation des actes civils ou administratifs qui comportent l’usage du point médian ou toute autre ponctuation médiante. Tout d’abord, l’usage de ces signaux en morse rend la lecture à l’oral impossible et institue une rupture entre l’écrit et l’oral. De fait, l’usage du point médian revient à promouvoir une langue qui ne se parlerait plus et ne s’écrirait plus qu’au féminin. Ensuite, le point médian est profondément inégalitaire. Il est un nouveau facteur d’exclusion. Seules les personnes bénéficiant d’un certain niveau de lecture sont capables de déchiffrer les textes rédigés en langue inclusive. Si une circulaire du ministre de l’éducation nationale proscrit l’utilisation de l’écriture inclusive, force est de constater que son usage ne cesse de se développer. Les alertes de l’Académie française, de linguistes et de très nombreux intellectuels ne parviennent pas à éradiquer ce phénomène d’importation. C’est ce qui justifie la présente proposition de loi. "La nullité de plein droit d’un acte civil ou administratif qui utilise l’écriture inclusive est redoutable. Toute partie à un contrat pourra, au cours de l’exécution du contrat, en demander la nullité. La convocation à un conseil municipal, à une commission d’appel d’offre souffrira la même sanction. Ainsi, l’interdiction de l’usage du point médian créera une insécurité juridique qui mènera à son exclusion de fait. C’est toute la portée de la présente proposition de loi", explique le Sénateur Blanc.
À RETENIR
>>Proposition de loi du Sénateur Etienne Blanc, visant à lutter contre l’écriture inclusive et protéger la langue française Article unique - Après l’article 2 de la loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, il est inséré un article 2 bis ainsi rédigé : « Art. 2 bis. – Tout acte civil ou administratif de quelque nature qu’il soit, qui comporte un ou plusieurs signes d’écriture inclusive utilisant le point médian ou toute autre forme de ponctuation médiane, est nul de plein droit. » >>Concernant la loi du 4 août 1994 : Loi Toubon, destinée à protéger le patrimoine linguistique français (ne pas confondre avec la Loi du 31 décembre 1975 relative à l’emploi de la langue française, dite loi Bas-Lauriol) et vise 3 objectifs : l’enrichissement de la langue, l’obligation d’utiliser la langue française, la défense du français en tant que langue de la République. Elle vise alors à assurer la primauté de l’usage de termes francophones traditionnels face aux anglicismes.
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